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Conséquences pour notre économie de la progression de la dette publique suite à l'arrêt du circuit du Trésor

 

17 - Conséquences pour notre économie de la progression

de la dette publique suite à l'arrêt du circuit du Trésor.

 

Il est un phénomène curieux qui ne cesse d'interroger les politiques et les économistes, c'est la progression de la dette publique. De 79 milliards de francs en 1975, elle est passée à 2 210 Md€ (100 % du PIB) au premier trimestre 2017 - economie.gouv.fr/cedef/dette-publique / fr.wikipedia.org/… detteFrance . En France en 1973, une loi interdit tout concours de la Banque centrale au Trésor, c'est-à-dire pour 1'État de créer de la monnaie. Cette augmentation de la dette publique est aussi concomitante à la progression des marchés financiers. Jusque dans les années soixante-dix, l'inflation était supérieure au taux d'intérêt, donc l'intérêt réel (intérêt nominal déduit de l'inflation) était négatif et favorisait le débiteur-investisseur face au créancier. Cela dynamisait l'économie car le poids de la dette diminue avec le temps. Sous l'influence des idées monétaristes, les États se mirent à lutter contre cette inflation en augmentant considérablement les taux d'intérêt, rendant le taux d'intérêt réel positif.

 

Face à ce renversement, les entreprises virent leurs projets devenir moins rentables, voire pas rentables du tout. La longue litanie de faillites et de chômage commença. Cette politique restrictive, dite aussi de désinflation compétitive, obligea les entreprises à augmenter leur autofinancement car elles ne pouvaient plus accéder au crédit devenu usuraire, en comprimant la masse salariale et diminuant par là-même la demande solvable.

 

Comme la nature a horreur du vide, c'est l'État, contraint et forcé, qui se substituera au désendettement des entreprises et des ménages en voyant sa dette croître de manière géométrique, entre autres à cause de la montée inexorable du chômage. Les États, pris dans le piège récessif firent appel aux marchés financiers pour emprunter, alourdissant par la charge des intérêts, le poids de la dette. En 1995, les intérêts de la dette représentaient déjà 19 % des recettes fiscales, soit 72 % de l'impôt sur le revenu.

 

Le circuit du trésor – ladettedelafranceenbd1.e-monsite.com/…tresor.html - Durant les années 1947 à 70, le circuit du trésor a permis la reconstruction de la France. Ce circuit était un réseau national de correspondants (banques, industriels, collectivités, institutions…) qui alimentaient le trésor en liquidités rendant inutiles les emprunts auprès de financiers. C'est en partie ce système qui a favorisé les 30 glorieuses et non la planche à billets. En 1966/68 les réformes des hauts fonctionnaires Debré et Haberer ont entamé le démantèlement du circuit. Mais pourquoi casser un système qui enrichissait l’État ? À cause de l’inflation ! En quoi l’inflation gêne-t-elle ? Lorsque la population a du travail, les travailleurs peuvent consommer. Cette accroissement de la consommation favorise une augmentation des prix et des salaires ; l’inflation grimpe à 4 ou 6 % voire plus. Toutes les industries sont stimulées et tournent à fond pour fournir la demande. Il y a du travail pour tout le monde. Où est le problème ? Les salariés sont en position de force pour demander des augmentations de salaire. Les impôts alimentent le trésor Public qui peut se passer d’emprunts auprès des financiers. Alors pourquoi vouloir casser cette belle mécanique ? Parce que l’inflation c’est la ruine du rentier par son instabilité ! Quand l’inflation est forte, les salaires augmentent mais la rentabilité des prêts ne suit pas l’inflation. Le problème ce n'est pas les investisseurs mais ce sont les spéculateurs ! Il faut donc trouver un équilibre qui permette la rentabilité des placements et fournisse du travail pour tous. Les temps forts du démantèlement du circuit du Trésor : 1966/68 Les réformes Debré/Haberer. 1973 l’article 25 de la loi Pompidou/Mesmer/VGE. 1992 Le traité de Maastricht Mitterrand/Bérégovoy/Delors. 1998 L’article 1er de la loi du 12 mai clôt définitivement le sort du circuit du trésor.

 

Pour connaître tous les détails de l'histoire du circuit du Trésor, lire : L'ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché par Benjamin Lemoine. Pourquoi la dette publique occupe-t-elle une telle place dans les débats économiques contemporains, en France et ailleurs ? Comment s’est-elle imposée comme la contrainte suprême qui justifie toutes les politiques d’austérité budgétaire et qui place les États sous surveillance des agences de notation ? À rebours de ceux qui voient la dette comme une fatalité et une loi d’airain quasi naturelle, B. Lemoine raconte dans ce livre comment, en France, l’« ordre de la dette » a été voulu, construit et organisé par des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des banquiers, de gauche comme de droite – parmi lesquels François Bloch-Lainé, Charles de Gaulle, Antoine Pinay, V. Giscard d’Estaing, Michel Pébereau, L. Fabius, L. Jospin, D. Strauss-Kahn… . Autrement dit, il fut le fruit d’un choix politique. Ce livre reconstitue la généalogie détaillée de ce choix stratégique, et prend la mesure de la grande transformation de l’État dans l’après-guerre. On réalise alors à quel point les nouveaux rapports entre finance privée et finances publiques sont au cœur des mutations du capitalisme, dans lequel l’État est devenu un acteur de marché comme les autres, qui crée et vend ses produits de dette, construisant par là sa propre prison. Préface, introduction et table des matières – fr.calameo.com/…2 - Compte rendu de lecture de L’ordre de la dettefrance.attac.org/…dette - Interview de B. Lemoine sur son livre L'ordre de la dette et comment la lecture budgétaire s'est imposée - youtu.be/UnAJLRxq70c

 

Aujourd'hui donc, l'AGENCE FRANCE TRÉSOR a pour mission de gérer la dette et la trésorerie de l'État. Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sont les contreparties privilégiées de l’AFT pour l’ensemble de ses activités sur les marchés. Ils conseillent et assistent l’Agence sur sa politique d’émission et de gestion de la dette, et plus généralement sur toute question intéressant le bon fonctionnement des marchés. Les SVT sont sélectionnés tous les 3 ans par un comité composé de personnalités parmi lesquelles des parlementaires, après approbation finale du ministre de l’Économie et des Finances. Le groupe des SVT – aft.gouv.fr/…lng1.html est composé au 1er juillet 2018 de 15 établissements parmi lesquels quatre établissements français, cinq européens, cinq nord-américains et un japonais.

 

En refusant d'exercer son droit régalien de battre monnaie, l'État s'est mis à l'encan des financiers au détriment de tous. Or comme l'enseigne Abraham Lincoln : le privilège de créer de la monnaie est le plus opportun dessein d'un gouvernement. Par l'adoption de ces principes, le besoin ressenti depuis longtemps d'uniformiser la monnaie aux besoins sera satisfait. Les assujettis aux taxes seront libérés des intérêts. L'argent cessera d'être le maître pour devenir le servant de l'Humanité.

 

 



17/12/2018
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