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Skolimowski – Philosophie pour une Nouvelle Civilisation – Connaissances et valeurs

 

 

Skolimowski – Philosophie pour une Nouvelle Civilisation

Connaissances et valeurs

 

Professeur de philosophie écologique à l'université de Lodz en Pologne, Henryk Skolimowski a écrit Eco philosophie en 1971 ; il est né en 1930 et vit en Californie. Les passages ci-dessous sont extraits du chapitre : Connaissances et valeurs. Il est indispensable de lire ce chapitre pour comprendre l'émergence du scientisme et la cause de beaucoup de nos problèmes actuels.

 

Nous commençons cette étude par certaines distinctions, indispensables pour comprendre la vision scientifique du monde. En même temps, elles sont la cause de beaucoup de nos problèmes actuels, conceptuels et autres. L'une est la distinction entre le savoir et les valeurs. Leur séparation fut un événement considérable dans l'histoire intellectuelle de l'Occident, conduisant à l'émancipation des disciplines scientifiques spécialisées du corps de la philosophie naturelle. Ce fut aussi un événement périlleux : à long terme, il entraîna une conception de l'Univers semblable à un mécanisme horloger et l'élimination progressive de notre savoir en désaccord avec cette compréhension mécanique, y compris les valeurs intrinsèques, qui furent remplacées par des valeurs instrumentales. Logiquement, deux processus différents semblent avoir eu lieu : d'une part, l'exploration intensive du monde physique, et d'autre part, la lente disparition des valeurs intrinsèques. Cependant, cette séparation logique est trompeuse car nous ne sommes pas en présence de deux processus, mais de deux aspects différents du même mécanisme. De plus, la quête d'explications scientifiques et la forte croissance des sciences physiques coïncidaient avec le déclin des valeurs intrinsèques et s'inscrivaient dans son contexte. L'augmentation des connaissances dans le monde de la physique s'est faite au détriment des valeurs humaines. Quand les unes s'élèvent, les autres chutent. Il s'ensuit que la résurrection des valeurs intrinsèques et leur rétablissement au centre de nos vies peuvent être menés à bien. Ce bouleversement se fera sans doute aux dépens de notre adulation pour la science et les faits physiques que nous avions abusivement promus au rang de divinités. Pour les paragraphes suivants : Les quatre positions historiques originelles ; L'empirisme classique et L'anti-empirisme ; voir : - jutier.net/contenu/skolimow.htm

 

L'éclipse des valeurs au 19e siècle.

Bien que les progrès des sciences naturelles au 17e siècle fussent considérables, les valeurs traditionnelles continuèrent à prévaloir. Des empiristes tels que Locke et Hume postulèrent la séparation de la connaissance et des valeurs. Le 18e siècle devait être celui de la transition. Les slogans de l'illumination française furent à la fois libérateurs – pour ceux attachés aux visions promues par les religions anciennes – et profondément contraignants, parce qu'ils ouvraient le chemin au matérialisme vulgaire, au positivisme superficiel et à l'effacement des valeurs que connut le XIXème siècle. Le 19e siècle fut marqué par le triomphe de la science et de la technologie et par une extension sans précédent de la vision scientifique du monde. L'imposition agressive du positivisme et du matérialisme (dont le marxisme fut un aspect), de la rationalité scientifique et de l'efficacité technologique, ouvrirent la voie à l'industrialisation qui, hélas, se développa en âge de dévastation de l'environnement. Le cap était mis sur le "meilleur" des mondes, condamnant les valeurs traditionnelles (intrinsèques) à l'oubli.

 

La science ne prit pas son essor dans un vide social, mais dans une culture en voie de développement. La lutte contre les aspects figés des religions institutionnalisées fut menée aux 17e et 18e siècles avec presque autant d'intensité qu'au 19e. Mais ce dernier fut plus agressif et réussit mieux à freiner l'influence de la religion sur la pensée. La vision laïque, rationnelle et scientifique du monde se répandit victorieusement à cette époque. Il semble qu'il ne restait plus qu'à l'appliquer ; le paradis terrestre était proche. La lutte entre la science et la religion ne se limita plus à l'intellect, à l'explication du monde qui nous entoure. Ce fut aussi une bataille idéologique et eschatologique car il était question de " fin " de la vie humaine. Représentant le statu quo, la religion était tournée vers l'intérieur ; elle enjoignait à l'homme de se perfectionner et de chercher sa récompense ultime dans l'au-delà. La science représentait un processus de changement continuel : tournée vers l'extérieur, elle promettait la délivrance ici et maintenant, sur Terre. Dans cette lutte, la religion contractait souvent alliance avec les valeurs intrinsèques, les soutenant et s'appuyant sur elles. La science par contre s'alliait au progrès. Les corollaires de ces deux forces opposées – les valeurs intrinsèques et le progrès – devinrent des adversaires. Ainsi, des individus " progressistes " et " révolutionnaires " démystifiaient avec la même véhémence et les religions et les valeurs traditionnelles qu'ils identifiaient aux mœurs féodales et bourgeoises, les déclarant indignes des temps nouveaux qui aspiraient à la vigueur, au rationnel et au pragmatisme. Ce climat fut le terrain idéal pour écarter progressivement les valeurs intrinsèques comme les vestiges d'un monde désuet. Il n'est donc guère étonnant que les nouvelles doctrines sur les valeurs s'efforcent de servir la vision scientifique du monde et de justifier sa suprématie. La doctrine utilitariste proclamait que notre éthique et nos actes devaient être basés sur le principe du plus grand bien pour le plus grand nombre. Formulé ainsi, l'utilitarisme ne semble pas soumettre l'éthique aux diktats de la science. Toutefois, le courant fut aussitôt vulgarisé et il en résulta la traduction suivante : la plus grande quantité matérielle pour le plus grand nombre d'individus. Telle est l'éthique sous-entendue par la société technologique ou de consommation. Nous pouvons donc voir que l'utilitarisme est devenu l'allié du progrès matériel, sa justification éthique. Ce progrès lui-même est devenu une part essentielle de la vision scientifique et technologique du monde. L'historien scrupuleux pourrait objecter que cette interprétation fait violence au sens primitif de l'utilitarisme tel qu'exposé par Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Les doctrines éthiques sont jugées en fonction de leur application dans la pratique. L'utilitarisme fut " instrumentalisé " et intégré par la société technologique avec tant de facilité, ce qui montre simplement combien il était en accord avec l'homogénéisation croissante du " meilleur " des mondes. Bentham et Mill étaient après tout des empiristes par excellence du 19ième siècle et leurs idéologies incarnaient toutes les limitations typiquement empiristes. D'autre part, le nihilisme et le scientisme proclamaient haut et fort l'évangile de la science, divinisaient les faits et discréditaient tout produit de l'esprit humain en le considérant comme dépourvu de sens et réactionnaire. Sergei Bazarov est l'un des représentants des plus frappants de cette nouvelle pensée. Tel que décrit par Tourgueniev dans son roman Pères et fils, Bazarov est un robuste défendeur exubérant de la science, du matérialisme et du monde qui a adopté les faits et les connaissances positives comme valeurs suprêmes. Il renie l'art, la poésie et les autres " niaiseries romantiques ". Bazarov incarne une synthèse du nihilisme, du matérialisme, du scientisme et du positivisme dominants qui, chacun à sa manière, considéraient les valeurs intrinsèques comme secondaires, insignifiantes ou inexistantes dans un monde où règnent les faits nus, l'objectivité clinique et la raison scientifique. Il en faut peut pour réaliser que la pensée de Bazarov a remporté la victoire ; sa philosophie est incarnée par des sociétés entières. Le Bazarovisme a imposé sa domination, ne serait-ce qu'à titre implicite, dans la société technologique contemporaine, en Orient comment en Occident. Un regard serein est suffisant pour réaliser que l'Union Soviétique était autant dominée par les Bazarovs que la nôtre. La manie de la croissance économique (identifiée à tort au progrès) continue, la pensée endoctrinée appelée analyse des coûts et des profits (considérée à tort comme la méthodologie la plus valable), les efforts considérables pour rationaliser tous les aspects de l'existence humaine, sont tous des pièces du même puzzle, de la même philosophie. Nos universités se sont spécialisées pour produire et former des Bazarovs. Le problème est grave car, même si nous en sommes profondément conscients, nous n'y pouvons rien. Comme courant social dominant, le Bazarovisme a envahi les structures de notre société et de notre enseignement. L'un des aspects des plus alarmants de la situation est que les Bazarovs se considèrent comme les " flambeaux du progrès ", " les pionniers de l'Humanité ", " les nouveaux constructeurs du monde au bénéfice de tous ". Ils servent ainsi les intérêts les plus grossiers du statu quo et sont les pionniers des destructions écologiques et humaines. En fait, ils n'incarnent que le conformisme et la servitude. En quelques décennies, les " révolutionnaires " et les " progressistes " sont devenus partisans résolus du statu quo.

 

Au cours de la dernière décade, les vrais révolutionnaires ont tenté de rallumer notre intérêt pour le bien-être d'une Humanité unie. Ils n'ont pas été les rationalistes à l'esprit solide qui proposaient de " dégager les décombres de l'histoire " pour tracer des voies nouvelles, mais les " doux rêveurs " qui croyaient aux valeurs intrinsèques, manifestaient des tendances parfois mystiques et se déclaraient hostiles à la science et au progrès. Le résultat de ces changements pénibles quant aux termes " raison ", " déraison ", " libération " et " oppression " fut que les esprits libéraux ne savaient plus que croire. Ils investirent donc en faveur de la raison et du progrès qui devaient logiquement les protéger de l'oppression et de l'exploitation. Mais entre-temps, la raison est devenue une sorte d'oppression et le progrès une force mutilante. Dans « L'homme unidimensionnel », Herbert Marcuse expose remarquablement ce renversement, ce qui nous dispense d'insister sur ce point. Le climat intellectuel du 20ième siècle -- dans les pays économiquement développés de l'Occident -- n'a pas été qu'un terrain favorable au triomphe des Bazarovs. Il a aussi contribué à décourager les autres penseurs à considérer les valeurs comme l'un des centres de la pensée et de la vie humaine.

 

L'une des grandes mésaventures de la pensée occidentale moderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religions institutionnalisées. Aux yeux de beaucoup, la faillite de l'une des religions institutionnalisées fut l'équivalent de la chute de la religion en tant que telle, et de ses valeurs propres. Cette identification repose sur une logique défaillante. Les religions, et surtout les valeurs intrinsèques, ne sont pas que des instruments permettant au clergé de faire régner l'ordre – même s'il est arrivé qu'il s'en soit servi à cette fin. Ce sont des formes et des structures, élaborées au cours des millénaires d'expérience humaine, qui permettent à l'individu de se transcender et ainsi d'obtenir le meilleur de lui-même. Le climat du 20ième siècle nous a rendus insensibles à notre héritage spirituel, et la philosophie n'a guère remédié à cette situation. Les positivistes logiques ont notoirement manifesté leur insensibilité au problème des valeurs. Même des penseurs éminents et des philosophes équilibrés, tel Karl Popper, réputé antipositiviste, nous apportent fort peu. Il est réellement incroyable, voire embarrassant, que Popper dise si peu de choses sur les valeurs et reste si discret à leur sujet. L'ombre du positivisme nous a tous envahis. L'absence des valeurs a été un sous-produit inévitable du deuil des religions et de l'émergence d'une vision séculaire du monde.

 

Information – connaissance – sagesse.

Entre 1700 et 1900, l'homme fut divisé en deux moitiés ! Nous séparâmes la connaissance de l'homme de son essence, de ses valeurs, de ses intérêts transcendantaux. La connaissance fut isolée et placée dans un récipient à part : le cerveau. Ce dernier fut considéré comme un coffre à outils, renfermant tous les objets nécessaires au travail en cours. Ainsi prit fin l'unité de l'homme et de sa connaissance, il n'y a plus que des outils spécifiques destinés à des tâches spécifiques. La connaissance devient information pure. Le processus entier est dépersonnalisé, mécanisé, adapté à l'ordinateur. La séparation des faits et des valeurs, de l'homme et de sa connaissance, du phénomène physique et des " autres " phénomènes, est une conséquence de l'atomisation de la physique aussi bien que du monde humain. Le processus d'isolement, d'abstraction et de séparation (rendre un phénomène étranger aux autres), qui était la condition préliminaire de la pratique efficace de la science moderne, était en fait un processus d'aliénation conceptuelle. Cette dernière devint à son tour une aliénation humaine : l'homme se rendit lui-même étranger à sa connaissance et à ses valeurs. La cause première de l'aliénation contemporaine est une conception erronée de l'Univers où chaque chose est séparée et divisée, où l'être humain lui-même est atomisé et " déchiré ". Cette vision actuelle est artificielle.

 

Pour retrouver notre santé mentale et recomposer nos « moi » divisés, il est nécessaire de revoir certaines prémices fondamentales. Nous devons tout d'abord réaliser que l'état des connaissances d'un individu est une caractéristique importante de l'état individuel. Il s'agit d'une reformulation de la notion de connaissance telle que Platon, Saint-Augustin et Copernic la concevaient. Tous les trois, en effet, considéraient les connaissances non pas comme une réserve d'informations rassemblées dans la mémoire, mais comme une partie intrinsèque de l'être humain. Ils affirmaient que la connaissance est inséparable des actions et des jugements personnels. D'après Saint-Augustin, une connaissance juste est la base d'une conduite correcte et même Newton, considéré comme le meilleur atout des empiristes, fut loin de penser que la connaissance est information pure, sans rapport avec les autres valeurs humaines. De nos jours, cette vision est toujours en vigueur dans les sociétés primitives et en particulier chez les tribus amérindiennes. Déclarer que notre connaissance est un aspect important de notre être, qu'en tant qu'organismes bio-sociaux, nous ne pouvons agir indépendamment de nos connaissances, n'est pas une expression nostalgique d'un paradis perdu. Ce n'est qu'une description de la condition humaine. Comment justifier cette conception à une époque où la connaissance semble être totalement séparée de la vie ? Si l'intégration d'un savoir pertinent est indispensable à la cohérence de la vie individuelle, il est inévitable que la suppression d'une telle connaissance ne puisse que provoquer confusion et incohérence dans la vie. Il n'est pas nécessaire d'être perspicace pour voir ce phénomène se produire de nos jours. Les jeunes gens et les moins jeunes se perdent, sont indécis et aliénés parce qu'ils manquent de connaissance utile pour les guider. Ils manquent de boussole, d'un centre de gravité pour donner un sens au monde qui les entoure. Ils sont par contre remplis de " bits " et de données d'informatique, ainsi que de connaissances spécifiques qui se révèlent si souvent inappropriées. La problématique est pathologique. Au lieu d'éclairer, la connaissance crée la confusion ; et l'accumulation d'informations ne fait qu'aggraver le processus d'aliénation. Cette pathologie est d'autant plus marquée que jamais encore, dans l'histoire humaine, l'enseignement n'avait été poursuivi avec autant de moyens. Jamais l'homme ne s'est senti aussi éloigné du monde et de son semblable que de nos jours. La cause est sans doute ancrée dans la nature des connaissances que nous recherchons. Une connaissance étrangère à l'esprit et aux valeurs humaines ne peut que désensibiliser et aliéner ceux qui l'acquièrent. Mais soyons très prudents en disant que cette connaissance est "inappropriée" car, dans un certain sens, elle est très appropriée. Elle convient parfaitement au système économique qui s'intéresse avant tout au rendement maximum ; à la société technologique telle que nous la connaissons. Elle convient à un monde conçu comme une usine. Un système qui exploite l'économie, l'environnement et l'homme, ne peut s'intéresser à une connaissance de sagesse pure. Mais l'information et le travail d'expert lui sont vitaux, car son bon fonctionnement est basé sur la compréhension technologique. Voilà pourquoi nous abreuvons et nous nous abreuvons nous et nos étudiants d'informations et de savoirs spécifiques et non de vraie connaissance.

 

La cause profonde de l'éclipse des valeurs.

Qu'elle est la cause de cette éclipse des valeurs et donc de tous les maux qui en découlent ? Max Scheler répond ceci : " Concevoir le monde sans valeurs est une tâche que l'homme a soumis à une valeur : la valeur vitale d'une maîtrise et d'un pouvoir sur toutes choses ". Nous comprenons aujourd'hui que cette maîtrise est illusoire, qu'il nous est impossible de soumettre le monde à notre volonté sans nous détruire nous-mêmes. Néanmoins, nous maintenons et perpétuons le même système, destiné à cette grande, mais finalement pitoyable folie. Il convient d'examiner également la question de la relation entre la théorie et la pratique. À un certain niveau, la séparation des valeurs et de la connaissance peut-être vu comme problème philosophique abstrait. Mais cette séparation est partie intégrante d'un processus qui nous transforme en Bazarov pour maintenir la société de consommation et la conception du monde comme une usine. Ne regrettons pas qu'il n'y ait aucune relation entre théorie et pratique. Il y en a une : des théories ingénieuses ont été conçues et développées pour justifier et maintenir des pratiques parasitaires à l'égard des autres peuples et de la nature en général. Notons au passage que le système parasite équitablement les peuples et la nature. Il est capital de comprendre les rapports entre les forces économiques d'une société et sa conception de la nature et de l'univers, entre nos pratiques quotidiennes et le regard que nous portons sur le monde. Les larges visions du monde qui nous sont imposées d'une manière subtile et insidieuse justifient et motivent nos pratiques quotidiennes. Et si nous acceptons la vision scientifique du monde avec sa rationalité sous-jacente et son extension – la technologie moderne, nous avons perdu d'avance. Parce que cette vision transforme la connaissance en information, les valeurs en produits économiques, les humains en experts, et justifie ces métamorphoses. Les dangers de la science moderne se trouvent dans les conséquences qu'elle entraîne et dans ses exigences implicites à l'égard des individus et de l'écosystème. Il est inutile d'affirmer que ce n'est pas la science qui a tort, mais les gens qui l'appliquent. Connaissances et personnes sont inséparables. La science a formé les esprits tout autant que ceux-ci ont donné forme à la science. Le crépuscule de la raison scientifique que nous observons n'est pas nécessairement celui du genre humain. Quand, après nous avoir étouffés, la raison scientifique nous libérera de ses puissantes tentacules, nous pourrons enfin rétablir la relation étroite entre connaissances et valeurs.

 

La connaissance est donc un aspect inhérent à l'être. La réintégration de la connaissance et des valeurs devra se produire afin d'assurer la survie de l'humanité. Nous ne pourrons faire face aux nombreux problèmes engendrés par notre présent mode d'interaction avec la nature et avec nos semblables, tant que nous n'admettrons pas l'importance de nos connaissances, qui seront étroitement liées aux valeurs et gouvernées par elles. Tout au long des trois derniers siècles, nous avons redéfini le monde autour de nous. Et le résultat est la violation de ce monde et de nous-mêmes ! Abandonnons la majeure partie de notre "sagesse" de prophètes du progrès matériel, car ce dernier nous conduit à l'échec. Éliminons tout un lot de dichotomies et de distinctions parce qu'elles sont souvent les racines de l'aliénation. Nous devons réaliser que la sagesse, qui est une connaissance " illuminée ", est la clé de la vie humaine.

 

 

Philosophie pour une Nouvelle Civilisation

 

En 2005, H. Skolimowski a publié « Philosophy for a New Civilization » en Inde - vedicbooks.net/philosophy-civilisation-p-1181.html . Ce livre est une invitation à une autre forme de philosophie ; non pas abstraite, sèche et indifférente à la vie, mais plutôt pleine de compassion, holistique et qui prends soin et guide la vie. Nous ne devons pas suivre les injonctions dictées par la fascination que crée le système technologique. Nous sommes libres. L'humanité n'est pas désespérée ni condamnée. Nous pouvons faire de ce monde un endroit agréable à vivre pour tout un chacun. Mais nous avons besoin de réfléchir profondément et avec circonstances afin d'être bien inspirés pour répondre à la question sur le sens profond de l'existence humaine. Nous avons besoin de transcender cette pléthore de gadgets, cette insatiable avidité et cette paranoïa de la peur qui nous paralyse. On peut le faire. Nous proposons un nouveau logos (parole, discours, raison) pour une nouvelle civilisation. L'aube d'une Nouvelle Civilisation est à l'horizon, mais nous avons besoin de l'aider à surgir.

 



12/03/2018
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