mouvement-monnaie-juste

mouvement-monnaie-juste

Président de la République et changement de Constitution

Cliquez sur l'image pour agrandir

 

Président de la République et changement de Constitution

 

Charles de Gaulle, suite à son constat sur les travers de la 3e République, a voulu dès la Libération imposer un régime autoritaire, un régime avec un pouvoir exécutif fort et stable (Discours de Bayeux - ina.fr/video/AFE99000039). Il lui a fallu attendre 12 ans et une crise de régime insurmontable pour le régime parlementaire de la 4e République et aussi parce que René Coty l'a appelé pour être le dernier président du Conseil* afin d'imposer, comme César, comme le dictateur qui "sauve" la République dans les moments de crise, sa 5e République.

 

* René Coty donne le pouvoir au Général De Gaulle – ina.fr/audio/P12024171 / Crise de mai 1958 – fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_mai_1958

 

Dans l’Antiquité romaine, au temps de la République, la dictature est une forme légale de gouvernement, qui puise sa légitimé dans des circonstances exceptionnelles. En cas de crise grave, si la stabilité du régime politique est menacée, la Constitution romaine prévoit de confier les pleins pouvoirs à un seul homme, pour une durée limitée à six mois, dans le but de sauver l’État. Il s’agit donc d’une mesure de « salut public ». Cette institution est détournée de son objectif initial par Jules César, qui devient « dictateur à vie ». C’est ce même objectif de salut public associé à la notion de dictature que Maximilien de Robespierre invoque lorsqu’il instaure la Terreur, pendant la Révolution française : il s’agit alors de sauver la France (patrie des droits de l’homme, de l’égalité et de la liberté) des attaques qui la menacent de toute part, à l’intérieur comme à l’extérieur.

 

La 5e République, dans sa constitution, prévoit de donner les pleins pouvoirs au président de la République dans certaines conditions exceptionnelles. L’Article 16 de la Constitution de 1958 autorise le président de la République française à s’emparer de tous les pouvoirs si les circonstances l’exigent. En 1961, tandis que la guerre de décolonisation en Algérie s’éternisait, le général de Gaulle a eu recours à cette procédure.

 

Mais même en dehors de l'application de l'Article 16, de fait, la 5e République est une quasi-dictature. Seul l'Article 50, qui permet à une majorité de députés, par l'adoption d'une motion de censure, d'obliger le Premier ministre à remettre au Président de la République la démission de son Gouvernement, fait que la 5e République n'est pas une dictature dans l'exercice normal du pouvoir. Rappelons que la seule fois où le pouvoir de l'Assemblée s'est exercé contre le gouvernement fut le 5 octobre 1962, avec le succès que l'on sait ! Certes la motion de censure sera adoptée à la majorité, mais de Gaulle va appliquer l'Article 12 (dissolution de l'Assemblée). Suite à une large victoire au référendum du 28 octobre sur l'élection du président de la République au suffrage universel et aux élections législatives des 18 et 25 novembre, de Gaulle a réussi à faire admettre aux Français que le dépositaire de la souveraineté nationale pouvait être le président, élu dorénavant au suffrage universel direct, les parlementaires se trouvant cantonnés quant à eux au rôle technique du vote des lois et de l'approbation du budget.

 

La 5e République est une république de droite, de culture politique de droite ; la république de l'homme "providentiel", C. de Gaulle en l'occurrence. En 5e République, les partis sont les rassemblements des partisans des candidats. C'est comme cela que se sont créés les partis gaullistes et c'est comme cela que l'a voulu C. de Gaulle. Et depuis lors, beaucoup de partis politiques se sont constitués derrière des "hommes providentiels". Pour l'élection de 2017, deux des principaux candidats ont en effet créé des partis à cet effet, J.-L. Mélenchon et le président actuel. Les constitutions des 4e et 3e République sont plutôt de culture politique de gauche, c'est le pouvoir de l'Assemblée. L'Assemblée constituante de 1789 est instituée par des députés des États généraux lorsqu'ils s'érigèrent d'eux-mêmes en une « Assemblée nationale » le 17 juin 1789, date que l'on retient comme celle de la naissance du système représentatif français. Le pouvoir du peuple représenté par l'Assemblée qui s'oppose au pouvoir du roi, de l'homme providentiel qui se rapporte à la providence, à la volonté de Dieu, à l'action de Dieu. L'homme providentiel, n'existe pas dans la culture de gauche. On doit être "choisi" par ses camarades car ce n'est pas dans la culture politique de gauche de se mettre en avant. Certains de mes camarades me disent : « la gauche a des représentants, la droite a des leaders ; à gauche, le peuple dispose, à droite les candidats s'imposent (enfin normalement...). On ne se décrète pas candidat à la Présidentielle. Ce sont les autres qui te choisissent. » Et c'est bien là, à gauche, que réside toute l'hypocrisie car on n'est pas "choisi" ! Les potentiels candidats en "rêvent" pendant des années, ils manipulent, manigancent, montent dans l'appareil, pour faire dire par leurs "lieutenants" qu'ils sont les candidats "naturels" de la gauche ! Le concept des primaires citoyennes est ce qui permet à gauche de sortir de cette hypocrisie et à droite de départager entre les "leaders".

 

Mitterrand qui a beaucoup critiqué la Constitution de la 5e République n'a évidemment rien fait pour la changer lorsqu'il était en position de le faire, Hollande n'a, évidemment, rien fait non plus. Et il n'y a aucune raison qu'un président de droite change de Constitution puisque la 5e République est de culture politique de droite. Il n'y aura pas, espérons, de révolution au sens de 1789 (1e République), de 1848 (2e) ou de 1871 (3e) ou de guerre comme la Seconde Guerre mondiale (4e République) et la Guerre d'Algérie (5e) et donc la 5e République restera en place jusqu'à ce que le Président en place décide de la changer pour une 6e !

En 5e République, et que cela nous plaise ou non, seul le président de la République est en capacité d'orienter véritablement, dans un sens ou dans un autre, la politique du pays. En effet, seules les convictions profondes de la personne qui devient président de la République ont une influence notable sur l'orientation politique de la France. On l'a vu particulièrement avec F. Hollande qui s'est fait élire sur un programme plus ou moins à gauche et qui a fait un "bon" virage à droite ! Quant au président actuel, en tant qu'ancien employé de la banque Rothschild et Young Leader de la FAF … il n'y aura pas beaucoup de surprise !

 



12/03/2018
0 Poster un commentaire